«Le handball, c’est plus qu’une passion, c’est mon mode de vie»

Mélanie Halter est en train de traverser une parenthèse particulière dans sa vie mouvementée de jeune handballeuse. À 23 ans, la gardienne de but alsacienne au début de carrière très prometteur vient de se faire opérer d’une hernie discale. Cette période de repos forcé est, comme toujours chez cette jeune femme attachante, abordée avec le sourire. Avec philosophie. Pour mieux rebondir.

handbelles.fr vous propose un portrait en trois temps de Mélanie Halter.

Premier épisode: Le présent
«Se recentrer sur soi-même fait aussi du bien»
À découvrir en cliquant ici.

Deuxième épisode: Le passé
«Chaque jour est un cadeau»
À découvrir en cliquant ici.

Troisième épisode: Le futur
«J’ai des objectifs à atteindre»

Handball Mélanie Halter Portrait à Obernai sur handbelles.fr<br />

Troisième épisode
«J’ai des objectifs à atteindre»

Le temps s’est étiré ces derniers mois pour Mélanie Halter. Et parfois, paradoxalement ou pas, cela peut faire du bien. Car réfléchir peut rarement nuire.

«Cette période m’a permis de réaliser encore plus que la Hongrie me plaît. Je commence à avoir de petites habitudes. J’aime l’endroit où je suis, j’ai un bon train de vie, j’ai mon chez moi avec mes copines, de supers collègues au handball, un coach (Dragan Adzic) avec lequel je m’entends bien.

«Je n’ai pas envie de partir et ça je ne m’en étais pas rendu compte avant»

Je me sens bien dans ce club, il est ambitieux avec des joueuses talentueuses. Il y a une moitié de Hongroises, une moitié d’étrangères et on se comprend toutes.

On parle en Anglais ou en Hongrois. Je progresse dans cette langue, j’arrive même à renseigner des gens dans mon supermarché maintenant, rigole-t-elle. Avant de partir, j’ai pu aider une dame à trouver les avocats, c’est gratifiant.

Je n’ai pas envie de partir et ça, je ne m’en étais pas rendu compte avant. D’ailleurs, de plus en plus de joueuses que je connais viennent jouer dans ce championnat très relevé.

En Hongrie, j’aime la culture, c’est très nature là-bas aussi. Et puis, on se situe au centre de l’Europe. À côté de Vienne, Bratislava, Budapest. C’est quelque chose d’important quand on a besoin de s’évader. On peut faire des petites virées avec les copines, ça dépayse.»

Handball Mélanie Halter Portrait à Obernai sur handbelles.fr<br />

Alors, l’avenir proche est tout dessiné pour Mélanie Halter. Au moins pour cette saison, il se construira toujours en Hongrie, au Motherson Mosonmagyaróvári KC (elle n’est désormais plus liée à Metz) qui cherche à progresser dans la hiérarchie de ce championnat très concurrentiel.

Bientôt, elle sera de retour dans cette ville de plus de 30 000 habitants située au nord ouest du pays, pas si loin des méandres du Danube et des frontières autrichienne et slovaque, pas si loin de Györ non plus…

«Je ferais tout pour revenir sur les terrains début janvier. Après, c’est mon corps qui me dira s’il est prêt.»

«Tout ce qui fait ce que je suis
est en train de revenir et ça fait du bien»

En tout cas, du côté de Bordeaux ces jours-ci, la rééducation, studieuse, sérieuse, joyeuse se poursuit.

«C’est trop bien de ressentir de nouveau les sensations liées aux parades, aux déplacements, aux mouvements, tout ce qui est lié au handball en fait. Pouvoir faire les exercices sans avoir de douleur, voir que mon dos supporte les charges de travail me permet d’être de nouveau à l’aise avec mon corps, d’avoir l’impression de maîtriser de nouveau les choses.

Tout revient, le cardio, les courbatures aussi, rigole-t-elle. Je suis en train de découvrir des muscles que je ne connaissais pas. Tout ce qui fait ce que je suis est en train de revenir et ça fait du bien.

J’ai fait beaucoup de travail sur moi-même pour voir le côté positif de cette période. J’ai pensé à plein de choses, commencé à refaire de la vidéo. Mais j’en ai aussi profité pour visiter Bordeaux.

La période de Noël arrive, c’est un moment que j’aime beaucoup, créer une ambiance particulière et chaleureuse quand je suis chez moi. Cela me met dans un “mood” assez positif.

C’est bientôt la fin de la rééducation, bientôt le retour dans mon club. J’ai vraiment, vraiment hâte de retrouver tout le monde, mes coéquipières, le staff, mon chez moi, mes routines habituelles, l’entraînement. Ce sont des choses qui m’ont vraiment manqué ces derniers mois.

«J’aimerais faire une longue carrière»

Quant à l’avenir plus lointain, il ne manque pas de projets ambitieux pour celle qui a porté le maillot bleu dans toutes les catégories jeunes.

«J’aimerais faire une longue carrière parce que j’ai des objectifs à atteindre. J’aimerais être en équipe de France, gagner toutes les compétitions, le championnat du monde, le championnat d’Europe et les Jeux olympiques. Je regarde les échéances, le plus réaliste pour moi est de viser les Jeux de Los Angeles en 2028.

J’ai aussi envie de rejouer la Champions League. Mais déjà de commencer par réussir la meilleure saison possible avec mon club, viser une médaille dans le championnat de Hongrie, disputer le Final 4 de la Ligue européenne.»

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À son poste de gardienne de but, Mélanie Halter, plus qu’ailleurs, va pouvoir mettre les choses en perspective et étirer le temps. Avant d’imaginer une suite.

«J’espère d’abord atteindre tous ces objectifs et après pourquoi pas me reconvertir comme coach gardiennes ou reprendre un centre de formation. En tout cas, rester dans ce domaine, ça me manquerait trop de ne plus être dans ce milieu.»

Mais ses envies sont multiples.

«J’ai toujours ce rêve de monter ma pâtisserie un jour. Pour le moment, c’est plus un passe-temps, mais quand le handball sera trop loin, je me verrais bien donner des cours aux enfants, devenir gérante de ma pâtisserie. Même si je sais que ce sera beaucoup de travail.

Et puis bien sûr, d’un point de vue personnel, j’aimerais trouver quelqu’un, fonder une famille. Ça, c’est le rêve d’une vie.»

«Avec ma sœur Lydie,
nous avons avons un lien fusionnel»

Mélanie Halter a tout l’avenir devant elle. Un avenir qui va pouvoir s’appuyer sur des bases solides. Et sur des attachements tout aussi solides.

«J’ai dû m’arrêter plusieurs fois au cours de mon parcours. J’ai essayé la Zumba et même la natation synchronisée, il y a eu beaucoup de sacrifices, des blessures aussi, des pauses forcées. Mais je suis chaque fois revenue au handball.

Ma famille, mes parents, ma sœur ont toujours été d’un grand soutien. Avec Lydie, nous avons un lien fusionnel et même si nous sommes séparées maintenant géographiquement, ce lien précieux est toujours aussi fort.»

Une parenthèse est en train de se refermer, dans quelques jours, Mélanie Halter va reprendre la route en direction de Mosonmagyaróvár. Peut-être en éprouvant de nouveau cette même sensation de liberté que la première fois.

Car bientôt, Mélanie Halter va retrouver sa vie de handballeuse. Retrouver la lumière…

À découvrir ou à redécouvrir en cliquant ici, “En immersion” avec Mélanie Halter en Hongrie (épisode 1)…

À découvrir ou à redécouvrir en cliquant ici, “En immersion” avec Mélanie Halter en Hongrie (épisode 2)…

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