«Le handball, c’est plus qu’une passion, c’est mon mode de vie»

Mélanie Halter est en train de traverser une parenthèse particulière dans sa vie mouvementée de jeune handballeuse. À 23 ans, la gardienne de but alsacienne au début de carrière très prometteur vient de se faire opérer d’une hernie discale. Cette période de repos forcé est, comme toujours chez cette jeune femme attachante, abordée avec le sourire. Avec philosophie. Pour mieux rebondir.

handbelles.fr vous propose un portrait en trois temps de Mélanie Halter.

Premier épisode: Le présent
«Se recentrer sur soi-même fait aussi du bien»
À découvrir en cliquant ici.

Deuxième épisode: Le passé
«Chaque jour est un cadeau»

Troisième épisode: Le futur
«J’ai des objectifs à atteindre»
À découvrir en cliquant ici.

Handball Mélanie Halter Portrait à Obernai sur handbelles.fr<br />

Deuxième épisode
«Chaque jour est un cadeau»

Aujourd’hui, Mélanie Halter se situe au début de sa carrière de handballeuse professionnelle. Un sport découvert chez elle à Obernai, un peu par hasard à l’âge de 11 ans lors d’un stage découverte. Un sport devenu essentiel à sa vie, comme on vient de le lire dans le premier épisode.

«Depuis toute petite,
mon chemin a été semé d’embûches»

Mais le cheminement, pour arriver dans la lumière, n’a pas été simple. Il aurait même pu ne pas exister du tout.

«Depuis toute petite, mon chemin a été semé d’embûches. En fait, je n’aurais jamais pensé devenir sportive de haut niveau…»

Car avant de défier, depuis son but, les meilleures joueuses de la planète handball, il a fallu relever un défi tout autre. Celui de simplement pouvoir marcher.

«J’ai grandi trop vite et j’ai eu beaucoup de complications. Mon genou se bloquait tout le temps. Pendant deux ans, j’ai dû me déplacer avec des béquilles ou en fauteuil roulant souvent.

Je n’avais pas le droit de faire de sport ou simplement de sauter sur un trampoline. J’avais l’impression de ne pas être une enfant normale. C’était tellement difficile…»

«Chaque matin, j’ai hâte de vivre cette journée»

Cette période a été douloureuse. Elle a aussi été fondatrice, car elle a profondément transformé sa vision du monde.

«Maintenant, chaque jour est un cadeau. Chaque matin, j’ai hâte de vivre cette journée. C’est depuis ce moment-là que j’ai appris à croquer la vie à pleines dents. À ne jamais me plaindre, mais d’être contente de pouvoir marcher. D’autres personnes vivent des situations tellement pires.

Je suis passée outre. Ça m’a renforcée mentalement et physiquement.

On me dit souvent, “Toi, tu as toujours le sourire”. Mais quand on est passé par là, on profite du reste du temps.»

Handball Mélanie Halter Portrait à Obernai sur handbelles.fr<br />

Le deuxième moment décisif choisi par Mélanie Halter arrive bien plus tard. En 2024. Après avoir signé son premier contrat professionnel avec Metz, elle avait été prêtée une saison à Saint-Amand en première division avant de choisir elle-même la destination suivante, toujours en prêt.

«Je savais que j’avais cette force en moi,
mais il fallait le sentir et le vivre»

«J’ai décidé de partir de France pour aller jouer en Hongrie. C’était partir dans l’inconnu pour moi, mais j’avais besoin de ça, de prendre le large sans vraiment savoir où j’allais.

J’avais hâte de me découvrir. Sans être entourée.

Je suis partie avec ma voiture pour huit heures de route en direction de la Hongrie.

Et j’ai senti un déclic. Une façon de me dire: “C’est ton choix, c’est ta vie”.

Je savais que j’avais cette force en moi, mais il fallait le sentir et le vivre. Ça renforce de faire des choix par toi-même. Et j’ai vraiment ressenti cette sensation de liberté en partant.»

«Je suis tombée sur une coach incroyable qui a cru en moi. Et je la remercierai toujours»

Le troisième moment évoqué par Mélanie Halter nous emmène de nouveau en arrière. Au temps de l’enfance. Et là, dans ce moment charnière, une personne saura lui faire une passe décisive.

«Quand je suis partie d’Obernai pour le club d’Hilsenheim, je suis tombée sur une coach incroyable qui a cru en moi. Et je la remercierai toujours.

C’était juste après mes problèmes de genou. Je voulais tout arrêter. Je ne trouvais plus cette envie. Je n’avais pas du tout le rêve de jouer à haut niveau à ce moment-là, mais j’avais surtout perdu ce côté passion, ce plaisir de venir simplement se défouler à l’entraînement. Je l’ai retrouvé à Hilsenheim. Grâce à Natacha Giesi.

Par son intermédiaire, j’ai rejoint l’équipe des Intercomités et on a terminé championnes de France avec la sélection du Bas-Rhin.

C’est là que j’ai découvert cette sensation incroyable, cette envie de vouloir faire ça tout le temps. Je me suis dit: “Waouh, il y a donc un chemin pour en faire ton métier, c’est possible d’être payée pour jouer.” Et je me suis vraiment lancée là-dedans.»

Handball Mélanie Halter Portrait à Obernai sur handbelles.fr<br />

Son chemin se poursuivra à Achenheim/Truchtersheim (devenu Strasbourg ATH), puis au prestigieux centre de formation de Metz. Ces années-là, en Moselle, vont se ponctuer par la découverte de très douces sensations. La lumière de la D1, les flashs de la Ligue des Champions en raison de la blessure d’Hatadou Sako. À son palmarès un titre de championne de France, une Coupe de France et la participation au Final 4 de la plus prestigieuse des Coupes d’Europes.

«On apprend la rigueur,
on découvre tout le travail qu’il y a derrière pour vivre des émotions aussi fortes»

«J’ai vraiment réalisé plus tard que j’avais participé et contribué à tout ça. Je suis fière de l’avoir fait, contente de l’avoir vécu. Et ça donne surtout envie d’y revenir.

On apprend la rigueur, on découvre tout le travail qu’il y a derrière pour vivre des émotions aussi fortes. Entre le voir et le vivre, ce n’est vraiment pas pareil.

À Saint-Amand la saison suivante, j’ai eu pour la première fois des responsabilités en D1 et ça s’est super bien passé. Parmi d’autres propositions, j’ai alors choisi d’aller en Hongrie avec un premier match de championnat contre Györ pour annoncer la couleur.

Et me voilà aujourd’hui en espérant avoir bientôt d’autres points importants à raconter.»

Car Mélanie Halter est bien décidée à reprendre très vite le fil de son ascendante trajectoire.
On le découvrira dans le troisième épisode…

À suivre…

À découvrir ou à redécouvrir en cliquant ici, “En immersion” avec Mélanie Halter en Hongrie (épisode 1)…

À découvrir ou à redécouvrir en cliquant ici, “En immersion” avec Mélanie Halter en Hongrie (épisode 2)…

Handball Mélanie Halter Portrait à Obernai sur handbelles.fr<br />