Sophie Lefrançois, 46 ans, ingénieure qualité dans l’industrie pharmaceutique, au HBC Seltz depuis 2012.
«C’est vraiment un club
où l’on se sent bien»
Figure du handball alsacien, Sophie Lefrançois a longtemps gardé le but de l’ASPTT Strasbourg au deuxième échelon national, de Reichstett aussi toujours en championnat de France avant de boucler sa magnifique carrière au HBC Seltz. Désormais, cette habituée de l’exigence du haut niveau transmet sa précieuse expérience, notamment auprès des jeunes gardiennes de but du club.
«J’accompagne ma fille Elsa depuis trois ans, elle joue avec les -16 ans, mon fils Edgar joue de son côté avec les -15 ans, et je m’occupe du groupe des gardiennes de but.
Au départ, c’était pour être avec ma fille, mais j’aime bien aussi transmettre mon expérience de gardienne. C’est gratifiant de voir, par exemple, Océane Zimmermann intégrer le Pôle avec un an d’avance.
«Cela prend du temps, mais c’est agréable de constater que le travail porte ses fruits»
Je cherche des points particuliers à travailler avec chacune en fonction des domaines à améliorer. Elles sont trois ou quatre gardiennes à chaque entraînement, pendant que deux sont sur le terrain, on fait des exercices spécifiques avec les autres.
Cela prend du temps, mais c’est agréable de constater que le travail porte ses fruits. Quand une gardienne est en difficulté en match, on peut lui donner des conseils précis sur la façon de tirer des joueuses adverses.
Mais quand on a été longtemps joueuse, ce n’est pas si facile de faire progresser les autres. Moi, à cet âge-là, je ne faisais pas encore de handball. Je suis un peu autodidacte. Il faut faire des choix en fonction de ses aspirations. Je ne veux pas prendre le lead sur une équipe, je ne veux pas être responsable d’un groupe, par exemple.
«J’ai joué dix ans à l’ASPTT Strasbourg, trois ou quatre ans à Reichstett, ici, même si le niveau est moindre, le ressenti est tout aussi fort que le plus haut niveau»
Je suis arrivée à Seltz en tant que joueuse jusqu’au moment où j’ai arrêté l’année dernière. C’est un club vraiment très familial et qui bouge énormément, c’est en tout cas l’impression que j’ai.
Il donne envie de venir aux jeunes filles du coin, de notre secteur, parce qu’il s’y passe des choses et qu’il permet d’évoluer à un niveau intéressant. L’an dernier, il y avait des entraîneurs diplômés dans toutes les équipes des -11 aux seniors, ce ne sont pas tous les clubs de campagne qui peuvent proposer ça.
J’ai joué dix ans à l’ASPTT Strasbourg, trois ou quatre ans à Reichstett, ici, même si le niveau est moindre, le ressenti est tout aussi fort que le plus haut niveau.
La salle est quasiment pleine à chaque match, quand on partait en Coupe de France, c’était avec un bus plein de supporters. C’est vraiment un club où l’on se sent bien. On était en tournoi au Danemark, l’été prochain, on ira à Barcelone.
«Ici, les enfants sont vraiment suivis et accompagnés»
Il faut mettre en avant et remercier le Comité pour tout le travail effectué. Tous les samedis après les matches, un repas est organisé, ils se démènent chaque fois pour trouver quelque chose d’original.
Mais il faut aussi remercier tous les gens qui viennent nous voir chaque week-end et les parents qui nous accompagnent, ils sont toujours présents quand on les sollicite. Ils viennent, ils apportent des gâteaux. Ici, les enfants sont vraiment suivis et accompagnés.
Ici, je vis d’autres sensations. Quand on joue à haut niveau, c’est vraiment la compétition qui fait vivre des émotions. Là, le fait d’être entourée de sa propre famille, de connaître la moitié des gens dans la tribune, crée autant d’émotions de par ce côté familial et chaleureux.
Mais je suis aussi contente de voir le Strasbourg ATH évoluer au plus haut niveau, il véhicule une très belle image du handball féminin et construit quelque chose de pas mal du tout, c’est un élément moteur pour toute la région en donnant envie aux jeunes de rejoindre ce niveau.»

Hommage à “Dédé” Fromm
Sophie Lefrançois a tenu a ajouter des mots magnifiques en hommage à “Dédé” Fromm, qui a notamment été son entraîneur lorsqu’elle est arrivée au HBC Seltz.
«Et voilà, tu nous as quittés lundi (le 20 janvier 2025), comme ça, soudainement, brutalement et ça fait mal ! Ça fait mal parce que ça ne pouvait pas arriver, ça ne devait pas arriver, pas à toi, pas à notre Dédé.
Alors, au moment d’écrire ces quelques lignes, les mots me manquent mais ma tête est remplie de souvenirs…
Des mises au vert (ou aux verres…), bien sûr, à Lembach ou Strurzelbronn avec des épreuves dont toi seul avais le secret, un repas autour d’un feu de camp… Bref, tous les ingrédients pour créer un groupe, pour tisser des liens autour de toi, avec toi.
«Demain, ma peine se transformera en sourire dès que je penserai à toi et à tout ce qu’on a vécu ensemble»
Des repas de fin de saison chez toi, à la maison, des parties de cartes jusqu’à pas d’heure dans ton sous-sol, des Picons partagés dès qu’une occasion se présentait.
Et, évidemment, des aventures handballistiques mémorables… Montée en N3, finale de Coupe départementale après avoir écarté une très grosse cylindrée, parcours en Coupe de France avec tout un bus de Seltz pour nous encourager. Tout ça, Dédé, on te le doit, on le doit à ta personnalité si joviale, bienveillante, fédératrice.
Et maintenant ???
Aujourd’hui, je suis triste, sous le choc, presqu’incrédule face à cette nouvelle.
Mais je sais que demain je serai heureuse d’avoir pu croiser ta route, d’avoir partagé tous ces moments avec toi… Demain, ma peine se transformera en sourire dès que je penserai à toi et à tout ce qu’on a vécu ensemble car, au final, c’est toujours un sourire aux lèvres que je t’ai connu, toujours de bonne humeur et c’est cette image que je garderai de toi.
Mes pensées et mon soutien vont à Chantal et Momo, avec qui tous ces moments de vie ont été partagés, mais aussi à Julien et tous ses proches, famille et amis.
Le moment est dur, Dédé, tu laisses un grand vide, mais tu restes à jamais gravé dans mon cœur et dans celui de toutes les personnes qui ont traversé ta vie.»

L’équipe du HBC Seltz, saison 2015/2016, guidée par “Dédé” Fromm, avec notamment Sophie Lefrançois.