«Le handball, c’est plus qu’une passion, c’est mon mode de vie»

Mélanie Halter est en train de traverser une parenthèse particulière dans sa vie mouvementée de jeune handballeuse. À 23 ans, la gardienne de but alsacienne au début de carrière très prometteur vient de se faire opérer d’une hernie discale. Cette période de repos forcé est, comme toujours chez cette jeune femme attachante, abordée avec le sourire. Avec philosophie. Pour mieux rebondir.

handbelles.fr vous propose un portrait en trois temps de Mélanie Halter.

Premier épisode: Le présent
«Se recentrer sur soi-même fait aussi du bien»

Deuxième épisode: Le passé
«Chaque jour est un cadeau»
À découvrir en cliquant ici.

Troisième épisode: Le futur
«J’ai des objectifs à atteindre»
À découvrir en cliquant ici.

Handball Mélanie Halter Portrait à Obernai sur handbelles.fr<br />

Premier épisode
«Se recentrer sur soi-même
fait aussi du bien»

C’était un brumeux jour de novembre. La campagne alsacienne se dirigeait vers l’hiver, la pittoresque ville d’Obernai préparait déjà avec application ses décorations de Noël.

Au milieu de ce bref inventaire immuable, il y avait néanmoins quelque chose de très inhabituel. C’est le simple fait de pouvoir retrouver ici Mélanie Halter, dans la ville où elle a grandi, auprès de sa famille, de ses parents Carmen et Nicolas, de sa sœur jumelle Lydie, dans ce décor alsacien de carte postale.

«Je m’attendais à une infiltration.
Mais c’était la douche froide. Il fallait opérer»

Alors que la saison battait son plein juste avant la trêve internationale, on était loin des gymnases, loin de la Hongrie, loin du Motherson Mosonmagyaróvári KC, son club depuis un peu plus d’un an désormais.

Car la saison 2025/2026 a démarré sans Mélanie Halter. Et, forcément, c’est là quelque chose de très perturbant.

Handball Mélanie Halter Portrait sur handbelles.fr<br />

«J’ai ressenti des douleurs dans la jambe pendant la préparation au mois de juillet, raconte-t-elle avec précision. Et ça a traîné jusqu’à ce que je ne puisse plus marcher, plus m’asseoir, plus me coucher sans avoir mal. Ça me lançait constamment.

L’IRM effectuée au mois d’août a révélé une hernie discale assez importante et les traitements ont commencé.

Je suis allée consulter un chirurgien à Paris, j’étais venue pour un petit week-end, je m’attendais à une infiltration. Mais c’était la douche froide. Il fallait opérer si je ne voulais pas risquer une paralysie des nerfs de la queue de cheval situés dans le bas de la colonne vertébrale. S’ils sont touchés, les séquelles peuvent être importantes.

Il n’y a pas eu d’hésitation, j’ai dit: “O-K., on va en passer par là.”»

«Cette période m’a appris à écouter mon corps,
à prendre le temps de le faire»

L’opération s’est déroulée le 8 octobre et, désormais, Mélanie Halter se trouve sur un versant plus encourageant, celui où se révèle une pente ascendante, celui de la remise en route très progressive néanmoins.

«Dès le lendemain, j’ai pu marcher sans douleur, monter et descendre les escaliers. Sept jours après, j’ai pu rentrer en train avec ma sœur Lydie. Heureusement qu’elle était là.»

Jusqu’à la consolidation, il a fallu néanmoins encore faire preuve de patience. Apprécier les petits progrès quotidiens, savourer les premières marches tout en évitant les postures douloureuses, les faux mouvements.

«Cette période m’a appris à écouter mon corps, à prendre le temps de le faire. À faire attention à mes sensations, à éviter la douleur. Par exemple, marcher me permet de guérir, mais trop marcher va m’empêcher de guérir.»

Handball Mélanie Halter Portrait sur handbelles.fr<br />

Désormais, Mélanie Halter se trouve à Bordeaux pour trois semaines de travail, de renforcement musculaire, de réathlétisation. Pour retrouver son corps de sportive de haut niveau.

«Ça se passe super bien, savoure-t-elle. Je n’ai pratiquement pas mal, même s’il y a bien sûr toujours quelques douleurs. Mais j’arrive à faire beaucoup de choses, des mouvements que je ne faisais plus avant, la course, le vélo. Et je recommence même tout doucement les parades. C’est une phase de renforcement intense. Je suis plutôt en avance, c’est trop cool.»

«C’est dur de voir que le monde continue de tourner alors que toi tu n’as rien à faire»

Le cheminement se poursuit, l’horizon est désormais plus dégagé. Le corps se remet, comme il se remet en route. Mais il reste aussi à appréhender la dimension psychologique de cette pause imposée.

«C’est dur de voir les autres s’entraîner, jouer. C’est dur de voir que le monde continue de tourner alors que toi tu n’as rien à faire. Mais le plus dur pour quelqu’un d’hyper-actif comme moi, c’est d’accepter ce repos forcé.

Heureusement, j’arrive toujours à voir le côté positif d’une situation. Et c’est l’occasion de faire d’autres choses. J’ai pu passer du temps en famille, voir tout le monde. Je fais du crochet, du point de croix, du point tissé, je dessine aussi. Et je perfectionne mon Hongrois.

Se recentrer sur soi-même fait aussi du bien. Beaucoup de questions existentielles viennent s’inviter dans ces moments comme on a le temps de réfléchir à tout. Qu’est-ce que je vais faire plus tard par exemple.»

Handball Mélanie Halter Portrait sur handbelles.fr<br />

Même loin de son club, Mélanie Halter reste en contact quotidien, le handball toujours dans un coin de sa tête. Et même davantage.

«Je regarde et j’analyse les matches de mon équipe de façon à anticiper ce qui peut l’être. Même si parfois ça me fait du mal de le faire, je n’arrive pas à faire autrement. Je fais de la visualisation mentale aussi pour imaginer les mouvements même si mon corps ne peut pas bouger.»

«Je me rends compte que le handball est quelque chose de vital pour moi»

Car cette période permet aussi de mettre des mots sur des sensations parfois trop fugaces dans le tumulte du quotidien. Et de pleinement révéler son attachement au handball.

«Je suis en manque, martèle-t-elle. Je me rends compte que le handball est quelque chose de vital pour moi. C’est plus qu’une passion, c’est mon mode de vie. Comme une drogue, ça me manque.

Me lever le matin et ne pas aller à l’entraînement me manque. Pas une fois, je ne me suis levée sans avoir la pêche et l’envie de m’entraîner.»

Car Mélanie Halter, peut-être davantage que quelqu’un d’autre, sait pleinement apprécier les bonheurs simples de l’existence.

On en découvrira la raison dans le deuxième épisode…

À suivre…

À découvrir ou à redécouvrir en cliquant ici, “En immersion” avec Mélanie Halter en Hongrie (épisode 1)…

À découvrir ou à redécouvrir en cliquant ici, “En immersion” avec Mélanie Halter en Hongrie (épisode 2)…

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