«Nous avons vécu
quelque chose d’exceptionnel»
Désormais installée à La Réunion, Mathilde Ziegler a remporté le titre de championne de France de Nationale 1 avec son club du Casec Cressonnière le week-end dernier à Créteil. Un exploit savouré à sa juste mesure.
«Franchement, c’était incroyable. Il y avait beaucoup de fatigue, mais surtout beaucoup d’émotions. On ne réalise pas vraiment ce que nous avons fait. Nous avons vécu quelque chose d’exceptionnel.»
En finale, les Réunionnaises ont fait mieux que tenir tête à la prestigieuse réserve de Metz où évoluent les Alsaciennes Claire Koestner, Yvana Atangana, Elihannah Rodrigo Da Costa et Fiona Gooroosamy.
Elles étaient en tête à la mi-temps (15-11), elles ont résisté au retour des Messines, invaincues cette saison, pour se retrouver à égalité (27-27) à l’issue du temps réglementaire. Avant de s’imposer aux tirs au but (31-28).
«C’est une sensation complètement différente
de gagner en ayant joué un rôle important»
«On voulait prendre du plaisir, kiffer ce match, mais on savait aussi contre qui on allait jouer et on s’attendait à prendre une bonne raclée, rigole-t-elle. Mais, au final, on l’a fait, nous sommes championnes de France. C’est incroyable.»
Présentes à Créteil depuis huit jours pour disputer et remporter le tournoi ultramarin, les joueuses de La Cressonnière ont fait preuve d’endurance, de maîtrise et peut-être surtout de foi collective.
«On avait déjà enchaîné quatre matches depuis le début de la semaine, plus les entraînements. Physiquement, c’était dur, mais mentalement, nous n’avons rien lâché, on a tout donné. Tout s’est joué dans nos têtes.»
Demi-centre, meneuse de jeu et passeuse précieuse de l’équipe, Mathilde Ziegler, qui porte fièrement le numéro 67, «c’est bien évidemment pour représenter l’Alsace», remporte son deuxième titre de championne de France de Nationale 1 après celui conquis avec l’ATH (Achenheim/Truchtersheim) en 2018.
«Ça remonte et le titre d’aujourd’hui a une toute autre saveur. Ce qui est différent, c’est qu’au Casec Cressonnière, je joue beaucoup, on me fait confiance, je sens que l’équipe a besoin de moi. C’est une sensation complètement différente de gagner en ayant joué un rôle important.»
«Ce n’était pas dans mes plans
de reprendre le handball»
Mathilde Ziegler qui a commencé le handball à Ingwiller/Bouxwiller avant de poursuivre sa progression au HDH (Hochfelden/Dettwiller), puis à l’ATH (Achenheim/Truchtersheim) jusqu’en Division 2, s’est installée à La Réunion depuis le 31 décembre 2023.
«Au début, je suis partie pour vivre une expérience, pour m’amuser et découvrir l’île. Le but n’était pas forcément de vivre là-bas. Mais au bout de quatre ou cinq mois, je me sentais si bien que j’ai commencé à chercher un emploi pour m’y installer.»
Et finalement, son sport de prédilection est revenu dans sa vie presque par hasard.
«Ce n’était pas dans mes plans de reprendre le handball, mais j’ai postulé dans une association pour y être éducatrice sportive et il se trouve qu’elle est en lien avec le Casec qui m’a proposé de signer. C’était un peu compliqué de reprendre au début, mais je suis contente d’avoir renoué avec ma passion.»
«Je me sens chez moi maintenant à La Réunion»
Désormais responsable d’une maison Sport Santé du côté de Saint-André, elle a replongé avec bonheur dans l’univers de la petite balle.
«C’est un championnat complètement différent de celui de la Métropole. On appelle ça la D1, mais je ne saurais pas dire à quel niveau cela correspondrait. Le jeu est différent, pas forcément aussi intense, mais notre résultat de ce week-end prouve que le niveau est intéressant.»
Depuis quelques jours, près une semaine vécue loin de son île, Mathilde Ziegler a retrouvé l’Océan Indien et ses nouvelles habitudes.
«J’étais contente de venir en Métropole pour disputer les Finalités, mais j’avais aussi hâte de rentrer. Je me sens chez moi maintenant à La Réunion avec mon chéri, ma maison. J’adore le soleil aussi. En fait, j’ai tout ce qu’il me faut ici et je ne me vois pas revenir pour le moment. Il me manque juste ma famille, mais on arrive à trouver des occasions de se voir.»
Mathilde Ziegler, qui a grandi à Zutzendorf au sein d’une grande famille autour de Muriel et Jean-Marie, ses parents, au milieu de Judith, Chloé, Marius, Élise et Samuel, ses frères et sœurs, a pris son envol. À l’image de cette plume tatouée derrière son oreille.
«Cela signifie liberté, disait-elle il y a quelques années. J’ai besoin de liberté, besoin d’être seule, parfois. C’était une façon de me dire que tu as le droit de faire tes propres choix. Après, on grandit et on se rend bien sûr compte que l’on a besoin des gens autour de soi, mais je n’ai jamais regretté.»
Ces mots prononcés en octobre 2019 font sacrément écho aujourd’hui. À 28 ans désormais, Mathilde Ziegler s’est choisie sa nouvelle vie.
Et la traverse avec bonheur.
«Je ne regrette pas du tout mon choix…»
Illustrations…





En octobre 2019 à Truchtersheim…

En septembre 2023 à Truchtersheim…