«Mine de rien,
le handball me sauve un peu la vie»
Delphine Thiam est une joueuse emblématique de l’ESSAHB (Strasbourg/Schiltigheim) qui évolue en Nationale 2. Mais Delphine Thiam, durant cette saison 2024/2025, est surtout en train de vivre une épreuve pas comme les autres. Atteinte d’un cancer du sein, elle n’aura pourtant manqué qu’une poignée de matches durant son traitement. Son attachement viscéral au handball lui servant de fil conducteur, ou plutôt de fil d’Ariane, pour la mener à la guérison.
On est désormais au mois d’avril 2025, le printemps est arrivé à Mundolsheim.
Molkky, l’adorable chow-chow de la famille, se débat dans l’herbe, au soleil, avec son os de côte de bœuf entre les dents, un puzzle est posé sur la table en attente de finition.
Petit à petit, les cheveux de Delphine Thiam repoussent. «Mais me montrer comme ça, enlever ce que je porte sur la tête est encore une épreuve.»
«Je suis sur le chemin
pour reprendre ma vie d’avant,
pour me sentir comme avant»
Cette saison de handball 2024/2025 n’aura ressemblé à aucune autre.
Mais durant presque tout ce redoutable cheminement, Delphine Thiam sera restée une joueuse de handball. Avec son maillot floqué du numéro 99 sur le dos. Éminemment singulière, mais au milieu d’un collectif attachant.
Avec un objectif à chercher, obtenir le maintien en Nationale 2. Avec un objectif bien plus grand que tous les autres, rechausser les baskets spéciales hand de son existence.
«Ce n’est pas fini, mais j’entre dans une phase post-chimios, post-opération. Maintenant, j’entre dans une phase qui va durer cinq ans avec des traitements plus légers, avec des examens de surveillance réguliers. Mais aussi avec une injection toutes les trois semaines, une thérapie ciblée, une autre tous les vingt-huit jours et des cachets à prendre au quotidien. Ce sera encore fatiguant pour mon corps.
Mais je suis sur le chemin pour reprendre ma vie d’avant, pour me sentir comme avant. Maintenant, je retrouve un peu de mes performances. Ça revient petit à petit.
«J’essaie de ne pas m’angoisser
pour ce qui reste»
Maintenant, j’aimerais surtout repartir sur un terrain de handball et y être performante. Parce que je ne veux surtout pas être boulet, je veux apporter quelque chose à l’équipe.
J’essaie de ne pas m’angoisser pour ce qui reste, pour une récidive éventuelle, mais ce n’est pas facile tous les jours…»
On a posé là des points de suspensions. L’histoire n’est pas terminée, on va la poursuivre dans les prochains mois, on va continuer à la raconter avec ses mots précieux.
Au rythme de Delphine Thiam, dans ses pas. Ceux d’une handballeuse qui a su donner du sens à son sport. Un sens qui ressemble à celui de la vie…
(À suivre…)
Illustrations…



«Ma petite famille ☺️…»

«Première sortie “crâne à l’air”,
on croise toujours du monde place d’Austerlitz !☺️…»

«Les copains❤️…»


«Journée plancha/jeux à la maison avec l’équipe avant notre déplacement
à Pontarlier le lendemain ☺️, ce samedi 19 avril 2025…»