Jonathan Oudin, 40 ans, ouvrier en bâtiment, au club de handball de Wingen-sur-Moder de 2007 à 2010 et depuis 2019.
«On forme une bande de jeunes
à l’ancienne»
Si Jonathan Oudin a été contraint d’arrêter de fréquenter assidûment les terrains de handball, il a su prolonger sa passion pour le jeu en trouvant un autre rôle à sa mesure, grâce à ses enfants. Il accompagne désormais les jeunes arbitres du club de Wingen-sur-Moder et s’implique sans compter avec autant d’application que de fraîcheur.
«Au club, je fais partie du comité et, depuis peu, je suis animateur de l’école d’arbitrage et accompagnateur des jeunes arbitres.
Pourtant, je n’ai jamais été arbitre (rires)… J’étais joueur à Wingen avant de partir à Durstel et de revenir. J’ai dû faire une petite pause, suite à un accident du travail, je n’étais pas censé reprendre ensuite, mais la passion a fait que j’ai repris quand même pour me faire une double fracture du poignet en match. Et mon médecin m’a fait comprendre qu’il fallait prendre une décision. Ça m’a fait un choc…
«Passer de l’autre côté du miroir
a provoqué un déclic»
Mais j’ai quatre enfants, Théo, Emma, Mathis et Abby, dont trois arbitres, et j’ai commencé à les suivre, à les accompagner.
Noémie Buchy, l’animatrice de l’école d’arbitrage, m’a proposé de reprendre le flambeau et j’ai accepté. De fil en aiguille, j’ai suivi les formations, cela prend beaucoup de temps, mais je suis en train de les finaliser.
Tout cela m’a ouvert les yeux. En tant que joueur, on a tendance à toujours râler, mais passer de l’autre côté du miroir a provoqué un déclic. On se rend compte que ce n’est pas évident de prendre une décision en un quart de seconde.
«On se retrouve autour du terrain le samedi,
on passe à la buvette, on rigole bien»
Si je n’étais pas bien au club, je ne serais plus là. Il y a une bonne ambiance, on se retrouve autour du terrain le samedi, on passe à la buvette, on rigole bien.
On forme une bande de jeunes à l’ancienne. Entre nous, il y a aussi bien une bonne entente qu’une bonne ambiance.
«C’est important d’avoir des exemples,
des personnes qui nous servent de référence
pour former les jeunes»
J’ai eu la chance de rencontrer nos arbitres élite, Yann Carmaux et Julien Mursch au cours de ma formation. Ils représentent nos couleurs alsaciennes dans les compétions internationales, comme à l’Euro féminin en décembre. C’est important d’avoir des exemples, des personnes qui nous servent de référence pour former les jeunes, ils nous apportent leur vécu des grands matches.
Aujourd’hui au club, nous avons dix jeunes arbitres en cours de formation, de 9 à 14 ans. J’espère que ces jeunes que nous formons en ce moment vont continuer leur expérience dans l’arbitrage et que nous arriverons à les emmener le plus loin possible.»
