Malaurie Klicki, 27 ans, gestionnaire d’assurance santé au Crédit Mutuel, au club depuis 2010.
«Ici, tout le monde s’investit»
,Il y a quelques années déjà, Malaurie Klicki, alors joueuse et entraîneure, n’a pas hésité à s’engager très jeune pour prendre la présidence de son club de toujours dans un moment pourtant particulièrement compliqué. Avec générosité, avec conviction, en nom collectif aussi. Dans son sillage, le Wingen-sur-Moder Handball a grandi, s’est ouvert, s’est modernisé, mais a surtout conservé son essence et ses valeurs, celles d’un club familial où on avance ensemble, en collectivité. Comme sur un terrain de handball…
«Cette année, nous avons battu notre record avec 250 licenciés, 14 équipes sont engagées en championnat, des jeunes aux seniors, plus le baby hand et l’école de handball.
Nous sommes un club familial, c’est notre base, nous n’avons pas d’objectif précis si ce n’est que tout le monde est le bienvenu. Surtout, ici, tout le monde s’investit.
«Notre philosophie est que nous voulons
rester un club familial»
Nous avons plus de femmes que d’hommes parmi nos licenciés (128 contre 122) et ce sont aussi elles qui sont plus nombreuses à gérer le club.
On ressent clairement un effet JO aussi. Des filles ont eu envie de commencer le handball grâce aux Jeux et c’est beau de voir ce mélange avec d’autres ayant parfois sept ans de pratique derrière elles qui prennent plaisir à les aider.
Notre philosophie est que nous voulons rester un club familial. Nous ne voulons pas sélectionner les jeunes, mais nous avons toujours cette envie de former. Même si les meilleures partent parfois, comme Line Staub, par exemple, qui vient de rejoindre le Strasbourg ATH. En me mettant à leur place, je peux le comprendre.
«J’ai un pied partout,
mais chaque membre du comité a sa tâche»
Notre équipe sénior féminine vient de monter deux fois de suite, nous cherchons le maintien, comme pour les garçons. C’est dur de recruter, parce que nous sommes excentrés ici, mais il y a parfois de belles surprises comme l’arrivée de Louna (Javogues) qui a joué en N2 à Annecy.
L’équipe évolue en N3 Territoriale, c’est un niveau historique pour le club. Il y a encore un monde d’écart avec la N2 et on n’est pas sûr de pouvoir y arriver. Mais les garçons, actuellement en Honneur, pourraient peut-être aller à un niveau au-dessus.
Je suis présidente, joueuse en N3 et coach des -15 ans avec Laura (Muller). Mais depuis la naissance d’Eden qui a seize mois, c’est difficile d’être multi-casquettes, tout cela me prend beaucoup de temps. Je suis présidente, mais chacun a ses fonctions et je fais confiance aux personnes de mon comité. J’ai un pied partout, mais chaque membre du comité a sa tâche.
«Je savais que des gens allaient me suivre,
que je n’allais pas être seule»
Je me suis lancée, parce qu’il n’y avait pas trop le choix. L’ancien président, Helmuth Geyer, avait arrêté avec le Covid. Wingen, c’est mon club de toujours, mes meilleurs amis sont ici, mon frère Victor aussi. Je savais que des gens allaient me suivre, que je n’allais pas être seule, que mes amis étaient avec moi. Mais maintenant, je cherche un remplaçant. Depuis que je suis devenue maman, j’aimerais me consacrer davantage à Eden, à ma carrière de joueuse tout en coachant un petit peu. À force de faire beaucoup trop de choses, cela empiète sur ma vie personnelle. D’autant plus que le club prend une belle ampleur, nous devenons attractif aussi du côté lorrain par exemple.
De mon côté, j’ai commencé le hand tard, à 14 ans, grâce à mes copines du collège et quand j’ai marqué sept buts à mon premier match, je me suis dit: “C’est mon sport”. J’ai rencontré Steve (Schmitt, son compagnon), mon frère a commencé aussi en prenant le même numéro que sa sœur (rires). En montant en seniors, j’ai commencé à m’investir et j’ai adoré passer du temps ici, c’était mon évasion. Mon père était président du club de tennis de table à Hinsbourg, j’étais dans la même logique et je suis entrée au comité en remplissant quelques tâches.
«Quand on voit les gamins fiers de porter le maillot du club, je me dis que nous avons réussi»
Je suis fière de ce que j’ai pu apporter au club avec mon comité. Le club évolue dans le bon sens et je souhaite que cela continue pour notre village, c’est important. Aujourd’hui, nous avons une équipe comme Reims, par exemple, dans notre championnat. En voyant une telle affiche, Wingen – Reims, on ne peut qu’être fier de représenter notre village.
En fait, quand on voit les gamins fiers de porter le maillot du club, je me dis que nous avons réussi. Dans un club comme le nôtre, dans un environnement comme le nôtre, nous les joueurs et joueuses des équipes seniors, on est un peu des exemples pour les jeunes et nous avons cette responsabilité de les faire rêver à notre niveau. Même si on n’est pas Laura Flippes, on est un peu les “stars” de Wingen. Un prof du collège m’avait raconté que j’avais été citée plusieurs fois en exemple par des élèves (rires). Ces jeunes sont là à tous nos matches, le handball n’est pas notre métier, mais on voit sur leurs visages que nous sommes un peu des modèles et c’est important de transmettre certaines valeurs.
«Je ne regrette rien
parce que je suis ici avec mes amies»
Plus jeune, j’ai été refusée au Pôle de Strasbourg, j’aurais pu rejoindre celui de Metz en tant que remplaçante, mais je n’étais pas prête à partir pour ne pas être sûre de jouer. Mon seul regret est peut-être de ne pas avoir commencé le handball plus tôt, parce qu’on se pose forcément la question: “Est-ce que j’aurais pu jouer plus haut ?” C’est aussi pour ça que je ne retiens jamais les jeunes qui ont envie d’essayer de progresser ailleurs, d’autant plus qu’ils reviennent parfois ensuite.
Je suis contente de jouer ici avec mes copines. Alors, si je regrette parfois de ne pas avoir connu un niveau de jeu plus élevé, je ne regrette rien en fait parce que je suis ici avec mes amies.»
